Angers, le 30 novembre 2017
Objet : Rythmes scolaires et École de la République
Madame le Maire,
Monsieur le Maire,
Cette année, au sein de votre conseil municipal doit être discutée et votée la question de l’organisation de la semaine scolaire pour la rentrée 2018 dans les écoles publiques de votre commune/commune nouvelle.
Le Directeur Académique de Maine et Loire vous a demandé de lui rendre réponse avant fin décembre.
Si rien ne justifie un calendrier si serré, puisque 43 % des communes de France ont décidé en quelques jours, fin juin, de repasser aux 4 jours dès la rentrée scolaire 2017, il faudra néanmoins se positionner. C’est pourquoi l’Union départementale FO avec ses syndicats des professeurs des écoles et des agents territoriaux souhaitent porter à votre connaissance quelques informations.
La mise en place des 4,5 jours avec les Projets éducatifs territoriaux (PEdT) s’est faite dans l’objectif d’un transfert de la compétence éducative vers les communes. Elle a flexibilisé les fonctionnements d’une école à l’autre. Il y a aujourd’hui 164 fonctionnements différents sur le département et selon « les richesses des territoires » (financières, associatives…), l’accès à la culture est très inégal et parfois payant (Les TAP sont devenus payants dans beaucoup de communes qui ne pouvaient plus faire autrement), ce qui peut mettre les écoles publiques elles-mêmes en concurrence (tout comme leurs horaires). D’autre part, le coût supplémentaire engendré pour les familles grève un peu plus les budgets déjà contraints au regard des niveaux de salaires et des situations (chômage, précarité…).
Les rythmes scolaires ont fondé l’école des territoires (l’école de l’inégalité) contre l’École de la République.
Ce transfert de compétences a été subventionné au départ par un « fonds d’amorçage », mais cette aide est remise en question tous les ans et ne durera pas. Par ailleurs, les autres dotations aux communes continuent de baisser.
Les conditions de travail des personnels se sont fortement dégradées dans les écoles : les ATSEM se sont vu attribuer de nouvelles tâches, la précarité a bondi avec le recrutement d’animateurs qui « tournent » sur les écoles des grandes villes : ils ont parfois jusqu’à 6 temps dans leur journée ou des contrats horaires… Pour ce qui est des enseignants, ils ont répondu à une enquête nationale qui est sans appel : 8 enseignants sur 10 rejettent l’organisation actuelle. Le rejet est quasi unanime dans les grandes villes où le mélange scolaire/périscolaire a des conséquences importantes en termes de fatigue des enfants en collectivité, en termes de sécurité, etc.
Le retour aux 4 jours dans toutes les écoles publiques de France est nécessaire pour que l’École publique républicaine reste gratuite, qu’elle reste l’école pour tous, une éducation nationale et égalitaire. 4 jours/4,5 jours, il ne s’agit pas d’un simple « choix » organisationnel. Il s’inscrit dans une bataille plus importante pour l’École publique et contre la précarité.
C’est pourquoi l’Union départementale FO 49 vous demande de faire voter dans vos conseils municipaux, le retour aux 4 jours de classe sur 36 semaines. Par ailleurs, le ministre de l’Éducation nationale Jean Michel Blanquer annonce vouloir poursuivre le versement du fonds d’amorçage dans le cadre de PEdT sur 4 jours : rien n’empêche donc la pérennisation de l’emploi des personnels chargés des TAP pour des temps périscolaires de qualité le mercredi au sein des centres de loisirs.
Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur le Maire mes salutations distinguées.
Catherine ROCHARD
Secrétaire générale