Pour s’opposer à la politique de destruction de la psychiatrie et plus largement de l’hôpital publique
400 manifestants étaient réunis à l’ARS de Nantes le mardi 23 mai 2023 à l’appel régional des syndicats FO-CGT-SUD-CFDT pour exiger des moyens immédiats pour la psychiatrie. Des délégations des 5 départements ont fait le déplacement pour interpeller l’ARS à la veille de la présentation de son projet régional de santé.
Dans chaque département les agents hospitaliers étaient accompagnés par des camarades de l’interprofessionnelle venus les soutenir. La santé et les services publics de manières générale sont l’affaire de tous !
Partout le même constat les lits et les services fermes fautes de psychiatres, d’infirmiers ou d’aides-soignants.
Une délégation a été reçue par le directeur général de l’ARS. La délégation composée de représentants des 4 organisations syndicales.
Elle a porté les revendications urgentes pour ce secteur particulièrement touché par le manque de personnel médical et paramédical et par les fermetures de lits.
– Arrêt des fermetures de lits, réouverture de tous les lits fermés
– Recrutements médicaux et paramédicaux à la hauteur des besoins
– Plan massif de formation médicale et paramédicale- Des budgets permettant de satisfaire le fonctionnement de tous les établissements
– Revalorisation de tous les salaires
L’ARS dit partager le constat de la situation, mais les réponses apportées sont très loin d’être à la hauteur de l’urgence : 400 places supplémentaires dans les instituts de formation infirmière pour toute la région et 30places d’internat supplémentaires en psychiatrie. Quand on sait qu’il manque plus de 6 000 infirmières en Pays de la Loire pour être dans la densité moyenne nationale, qu’il manque 31 équivalents temps pleins de médecins psychiatres à l’EPSM d’Allonnes, qu’il n’y a que 2 psychiatres à Laval sur 12 budgétisé, que 30% des psychiatres ont plus de 60 ans dans la région, que partout des lits ferment faute de personnel, ces annonces sont insatisfaisantes. Dans le Maine et Loire ce sont plus 30 lits qui sont fermés au CESAME
Les gouvernements successifs portent l’entière responsabilité du chaos qu’ils ont organisé avec les politiques de quotas et numerus clausus pour limiter les formations des soignants qui manquent aujourd’hui. Les annonces insuffisantes démontrent que ce gouvernement n’entend pas inverser le cours des choses. Pendant que la délégation était reçue, une manifestation a été organisée passant devant le CHU de Nantes avec comme slogan « on veut des bras, des lits pour la psychiatrie ».
Cette mobilisation régionale s’est déroulée quelques heures après l’agression causant la mort d’une infirmière et blessant grièvement une secrétaire médicale au CHU de Reims.
Au vu des premiers éléments, difficile de ne pas faire le lien avec la casse de la psychiatrie organisée depuis 30 ans qui conduit à des ruptures de soins, des passages à l’acte et à un nouveau drame qui frappe aujourd’hui des collègues au CHU de Reims.
Ce drame aurait pu arrivé n’importe où ailleurs tant l’hôpital public et en premier la psychiatrie est en ruine et remise en cause par les pouvoirs publics dans ces fondements. En hommage à leur collègue et à ses proches, les manifestants ont fait une minute de silence. Ce rassemblement est une étape supplémentaire dans la construction du nécessaire rapport de force de la psychiatrie et plus largement de l’ensemble de la santé et des services publics et de la Sécurité sociale.
La mobilisation dans l’unité est la seule issue pour tous face à un gouvernement qui gèle les salaires des fonctionnaires, qui veut nous faire travailler 2 ans de plus et qui ne compte pas en finir avec la destruction de l’hôpital et de la sécurité sociale
Unis, déterminés, nous ne lâcherons rien, tous ensemble contre la réforme des retraites et pour l’obtention des revendications.