En Maine-et-Loire, la grève du 19 mars a été massive dans l’enseignement, en particulier dans le primaire, sur un mot d’ordre : retrait de la loi Blanquer (voir dans le numéro de Février du Combat Social FO 49 le contenu de cette loi).
Au cours de l’assemblée générale qui a précédé la manifestation, les 300 enseignants réunis s’étaient quittés sur la décision d’appeler à la grève reconductible à compter du 25 mars pour exiger le retrait de la réforme Blanquer.
Ils sont largement 400 le lundi 25 mars après-midi, réunis dans la grande salle de la Bourse du Travail d’Angers, archi comble. Plus de cent vint écoles impactées par la grève dont plus de 50 complètement fermées, 9 collèges et 2 lycées touchés.
Les interventions s’organisent, de nombreux participants s’inscrivent.
De nombreux secteurs scolaires du département sont représentés et leurs représentants interviennent, pour faire état de la mobilisation : Chalonnes, Angers Est, Trélazé les Justices, Ponts de Cé, Lion d’Angers, Agglo nord, enseignement privé, Segré, Assistants d’éducation, Joachim du Bellay, Roseraie, Cholet…
Les uns après les autres, les intervenants font état de la mobilisation sur leurs secteurs. Là, 50 enseignants se sont réunis et ont décidé d’informer les parents par tract à la sortie des écoles, une campagne d’affichage est organisée. Ailleurs, ce sont les diffusions sur les marchés, des informations aux parents… qui sont organisées.
De partout remonte que des banderoles sont réalisées dans les écoles, que des brigades s’organisent pour aller discuter avec les collègues du primaire comme du secondaire qui ne sont pas en grève. La colère contre la loi Blanquer qui s’exprime est profonde, la détermination des participants est à la mesure de cette colère.
Une évidence s’installe : c’est l’organisation par assemblée de secteur qui permettra à la grève de se renforcer.
La secrétaire du SNUDI FO propose qu’une coordination départementale des représentants des différents secteurs s’organise, ce qui est approuvé.
Le vote pour la reconduction de la grève s’organise. Un enseignant retraité, ancien responsable de la FSU insiste : « il faut reconduire la grève chaque jour, et pour cela convoquer une assemblée générale quotidienne ». Un professeur des écoles intervient : « j’habite à 50 km, il n’est pas question que je fasse 100 km par jour pour voter la grève… », une autre « On peut voter la grève jusqu’à vendredi et se réunir en assemblées de secteurs… ». Le débat s’installe donc entre ceux qui veulent une AG départementale tous les jours et ceux qui souhaitent que les assemblées de secteurs soient au cœur de la grève, l’organisent et désignent des délégués mandatés et se réunissent en assemblée départementale de grève.
Après un débat un peu houleux, la reconduction jusqu’à vendredi avec AG de secteurs pour l’organiser est majoritaire.
C’est une discussion essentielle. Dans un département qui compte 3 500 instits répartis dans 430 écoles, sans parler des collèges où les enseignants sont plus nombreux encore sur 50 collèges, la grève de masse des enseignants pour gagner le retrait de la réforme Blanquer, pour faire reculer le gouvernement peut-elle se construire ailleurs qu’au plus près des écoles et des collèges dans les secteurs ?
Mais les enseignants ont balayé ces obstacles. Les assemblées de secteurs se tiennent. Le 4 avril la grève a été massive (plus de 60% de grévistes !)
Voir le site de la FNEC-FP-FO 49 :