Plus de deux ans après les faits, huit anciens salariés syndicalistes de l’usine Goodyear à Amiens-Nord (Somme), qui avaient retenu durant 30 heures deux cadres de leur entreprise menacée de fermeture, ont été condamnés, le 12 janvier, par le tribunal correctionnel d’Amiens à deux ans de prison, 9 mois fermes et quinze mois de sursis assortis d’une mise à l’épreuve de cinq ans.
L’usine, comme les cadres de direction concernés avaient retiré leurs plaintes. Mais le parquet a décidé de poursuivre, sur ordre direct du gouvernement. Ce jugement éclaire d’une lumière crue la façon dont le gouvernement a décidé d’utiliser l’État d’urgence.
Le gouvernement sait que la colère des salariés monte.
Blocage des salaires, destruction du code du travail et du statut de la fonction publique, destruction des services publics, milliards versés à fonds perdu au patronat.
Cette politique, qui voit le nombre de chômeurs, de travailleurs pauvres, croître et le nombre de millionnaires croître à l’autre bout de l’échelle, les salariés (actifs, retraités, chômeurs) ne peuvent plus la supporter.
C’est ce qu’ont indiqué les fonctionnaires le 26 janvier, en manifestant à 150 000 dans tout le pays.
L’État d’urgence, c’est la possibilité pour les préfets, pour le ministère de l’intérieur, d’interdire les manifestations. Le jugement des Goodyear, c’est la tentative de terroriser les militants syndicalistes.
Exiger leur relaxe relève du combat pour la défense des libertés individuelles et collectives.
Les UD FO et CGT, les organisations syndicales départementales FSU et Solidaires appellent à un rassemblement devant la préfecture, à 17 heures, le jeudi 4 Février
L’Union départementale Force Ouvrière appelle tous ses syndicats, tous les militants tous les adhérents Force ouvrière, tous les salariés soucieux de défendre les libertés démocratiques, à se joindre au rassemblement
le 4 février; 17 h.,
devant la préfecture, pour exiger la relaxe des syndicalistes de Goodyear condamnés à de la prison ferme.