L’heure n’est pas à l’union nationale mais à la défense des revendications !
Le gouvernement a fait adopter par l’Assemblée nationale la prolongation de la loi portant sur l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 10 juillet 2020.
Le Conseil constitutionnel est revenu sur 3 aspects de cette loi à savoir que les rassemblements dans la sphère privée de plus de 10 personnes seront autorisés d’une part et d’autre part il a censuré l’isolement prolongé des malades sans intervention d’un juge ainsi que le large accès au dispositif de traçage de leurs contacts.
Mais dans les faits, cette loi donne au gouvernement des prérogatives d’une brutalité inouïe : en réalité le confinement se poursuit sauf pour aller travailler, prendre les transports en commun (avec une autorisation spéciale aux heures de pointe) et aller à l’école dans des conditions qui relèvent de la maltraitance à l’égard des enfants.
Tous les déplacements au-delà de 100 km sont interdits jusqu’au 2 juin. Le Premier ministre vient d’autoriser les citoyens à organiser leurs vacances. Ils pourront partir si la situation sanitaire le permet ! En clair « si vous êtes sages »… Du jamais vu !
Cette loi lui permet surtout de poursuivre son œuvre de remise en cause du Code du travail, du statut de la fonction publique, des conventions collectives.
Affaiblir les instances représentatives du personnel, en réduisant les délais de consultation des CSE d’un mois à 8 jours, voire de 3 mois à 12 jours en cas de recours à un expert, c’est répondre aux exigences du patronat et accélérer la remise en cause de tous les acquis des salariés en matière de congés payés, de durée et d’organisation du travail.
Nos syndicats le constatent : ces dispositions dérogatoires permettent aux employeurs soit de ne pas convoquer les instances représentatives du personnel soit la plupart du temps, quand elles sont réunies, de les vider de leur contenu.
Mais pour le patronat cela ne suffit pas ! L’état a versé des milliards d’euros aux entreprises pour les aider à « préserver les emplois » avec la prise en charge à 100 % (pour l’employeur) de l’activité partielle et les prêts garantis par l’État.
Déjà, des dizaines de milliers de licenciements sont annoncés. Certaines entreprises ne vont pas hésiter à poursuivre ce qu’elles avaient entamé avant la crise sanitaire, supprimer des postes. Pour l’union Départementale FO du Maine-et-Loire, il appartient à l’État de prendre toutes les mesures de contrôle sur les sommes distribuées, d’interdire les licenciements, de nationaliser si besoin les secteurs essentiels de l’industrie et les banques et d’interdire le versement des dividendes.
Il n’est pas possible de voir le taux de chômage s’envoler quand le gouvernement refuse de supprimer sa réforme de l’assurance chômage.
L’union départementale dénonce les conditions d’accueil des enfants dans les écoles aujourd’hui transformées en caserne où les contraintes imposées privent les élèves de tout contact, les obligent à rester assis. Preuve est faite au regard du nombre d’élèves accueillis comme des précautions à prendre que la réouverture des crèches et des écoles ne visait qu’un objectif, remettre les salariés au travail !
L’union départementale FO du Maine et Loire réaffirme son opposition à la mise en place des « Brigades COVID ».
Confronté à sa propre incurie, pour pallier la pénurie de tests, le gouvernement a donc décidé de réserver les tests aux personnes présentant des symptômes et de faire rechercher les « cas contacts » de ceux dépistés positifs par des personnels de l’Assurance Maladie.
Non seulement il n’y a aucun consensus scientifique qui tendrait à prouver qu’un tel dispositif serait obligatoire pour juguler la pandémie, non seulement il remet en gravement en cause le respect du secret médical, mais surtout, l’UD FO de Maine et Loire réaffirme que ce n’est pas le rôle de la Sécurité sociale que de ficher les malades atteints de la Covid-19 et établir la liste de leurs contacts.
Alors que le président de la République avait déclaré qu’il faudrait une réforme en profondeur de notre système de santé pour lui permettre de répondre aux besoins de la population, qu’il avait promis une prime de 1500 euros aux soignants, les réponses à ce jour sont tout autres. La Réforme ne sera pas celle espérée par les soignants. La prolongation du « plan blanc » dans les hôpitaux permet de pallier le manque de personnels et les fermetures de lit. Les agents n’en ont pas fini avec la dégradation de leurs conditions de travail. La prime de 1500 euros est un leurre, car elle sera variable en fonction des départements, des hôpitaux, du temps de présence des personnels. Elle ne répond pas à l’exigence d’augmentation de la valeur du point d’indice pour. Si le président de la République comme le ministre de la Santé indiquent qu’ils ont entendu les revendications, ce dernier confirme dans ses propos que ce n’est que de la communication. En effet, s’il admet la nécessité de revaloriser les salaires, il précise qu’il faudra se poser la question des 35 heures à l’hôpital. Nul n’est dupe de la volonté de récupérer d’une main ce qui aura été donné de l’autre !
Face à cette situation l’union départementale Force Ouvrière du Maine et Loire réaffirme que l’heure n’est pas à l’union nationale, mais à la défense des revendications. Nous ne pouvons plus accepter la remise en cause de notre liberté syndicale.
L’union départementale Force ouvrière du Maine-et-Loire revendique,
- Que tous les moyens de protection soient fournis aux salariés, aux agents de la fonction publique. En particulier, l’UD FO de Maine et Loire exige l’organisation du dépistage systématique dans les écoles, les hôpitaux, les EHPADs et les entreprises.
- Que l’école soit rétablie dans ses missions d’enseignement et d’instruction. Non à sa transformation en garderie, sous la coupe des collectivités locales.
- Le respect des libertés démocratiques menacées avec les Brigades Covid. Il n’est pas supportable que les libertés individuelles ou collectives soient réduites sous couvert de crise sanitaire.
- L’interdiction des licenciements, l’interdiction du versement des dividendes
- L’abrogation de toutes les ordonnances qui remettent en cause le Code du travail et le statut de la fonction publique
- L’abrogation de la loi portant sur l’urgence sanitaire.
Angers, le 18 mai 2020