Combattre les atteintes aux libertés démocratiques, au droit du travail, au droit syndical
Exiger le retrait de la « loi d’urgence sanitaire »
Le 28 mai dernier, Édouard Philippe dans sa déclaration relative au déconfinement à compter du 2 juin, a annoncé : « la liberté enfin va devenir la règle ». Le décret publié le 31 mai, de mise en œuvre de cette prétendue « liberté », précise :
Article 3 du décret 2020-663 du 31 mai : « I. Tout rassemblement, réunion ou activité sur la voie publique ou dans un lieu ouvert au public, mettant en présence de manière simultanée plus de dix personnes, est interdit sur l’ensemble du territoire de la République. »
Et le décret poursuit que cette interdiction n’est pas applicable « 1 — aux réunions ou activités à caractère professionnel ; 2 — aux services de transport de voyageurs ; 3 — aux établissements recevant du public dans lesquels l’accueil du public n’est pas interdit en application du présent décret ; 4 — aux cérémonies funéraires organisées hors des établissements mentionnés au 3° »
La liberté selon Edouard Philippe est donc celle de pouvoir s’infecter dans les transports en commun, les lieux de travail, les édifices religieux, le Puy du Fou… mais surtout pas de se rassembler sur la voie publique à plus de 10, donc de manifester !
C’est inacceptable.
Sous prétexte d’urgence prétendument « sanitaire », le gouvernement porte des coups brutaux contre le Code du travail et les libertés démocratiques. Limitation du droit de circulation, attaques contre les jours de repos et les congés payés, le temps de travail, le repos dominical, attaques contre les possibilités d’intervention des IRP, attaques contre le droit syndical, précarisation considérablement accrue des contrats courts…
Dans le même temps, les tentatives pour museler les organisations syndicales indépendantes au sein d’une « Union nationale » (« Union sacrée » a même dit Macron) se sont multipliées : tentative de mise en place de conférences sociales initiées par le Medef et son alliée de toujours, la CFDT, plus récemment tentative de transformation du CESER en un organe corporatiste de « concorde sociale » pour organiser une préparation commune, syndicats/patronat/élus, de la « reprise économique ».
C’est dans ce contexte que l’Union Départementale FO du Maine et Loire s’étonne que notre Confédération Force Ouvrière ait pu contresigner, avec la CFDT, la CGT, l’UNSA et la CFTC une déclaration commune, avec le DGB (la confédération allemande des syndicats) un texte qui ne peut pas ne pas apparaître comme un soutien au gouvernement, donc s’inscrire dans cette Union Nationale que le président de la République appelle de ses vœux.
Les mesures de restriction des libertés y sont décrites comme « nécessaires » pour lutter contre la pandémie, « l’initiative franco-allemande pour la relance européenne, présentée par le président français et la chancelière allemande le 18 mai » est présentée sous un jour favorable. C’est d’ailleurs l’avis de Laurent Berger qui déclare dans une interview au journal « Les Échos » : « Je me félicite d’ailleurs que la CFDT, la CGT, FO, la CFTC et l’Unsa aient signé, mercredi avec le DGB, un texte pour saluer l’initiative franco-allemande. »
À l’inverse, à aucun moment les revendications pourtant portées avec fermeté par notre confédération n’y sont évoquées.
« Interdiction des licenciements », « non-versement des dividendes », « respect de la réglementation sociale », « retrait des lois d’urgence »… ces revendications sont totalement absentes de cette déclaration.
Cette signature ne peut que dérouter nos camarades, dérouter les salariés qui combattent les attaques gouvernementales.
Pour l’Union Départementale FO du Maine-et-Loire, il n’y a pas d’autre voie que l’indépendance. Combattre la politique libérale de l’Union européenne et de ses gouvernements impose que l’on exprime fermement les revendications des salariés et en manifestant dans la rue si nécessaire.
Déjà, de nombreuses manifestations se sont tenues, nonobstant l’interdiction de rassemblement à plus de 10, en particulier avec FO :
CHU de Nantes et CH de St Nazaire le 26 mai, Maubeuge le 27 mai, Le Puy-en-Velay le 27…
L’Union départementale FO de Maine-et-Loire refuse les diktats gouvernementaux et soutient sans réserve les rassemblements revendicatifs de salariés avec leurs syndicats appelés les jours prochains dans notre département.
L’Union Départementale FO du Maine et Loire invite ses structures à apporter leur soutien en organisant des délégations, dans le respect des consignes sanitaires et de distance physique :
- Le 2 juin au rassemblement devant la pharmacie Mutualiste de Cholet contre sa fermeture programmée ;
- Le 4 juin aux rassemblements à 12 h au CHU et 13 h au Cesame pour exprimer les revendications des hospitaliers ;
- Au rassemblement toujours le 4 juin à 13 h 30 devant le conseil des prud’hommes pour soutenir les salariés de Tessi-Ouest en conflit avec la CNP…
L’Union Départementale FO de Maine et Loire appelle toutes ses structures à faire fonctionner leurs instances, collecter les revendications des salariés, organiser le combat si nécessaire.
L’UD FO du Maine et Loire décide de s’adresser aux autres organisations syndicales du département pour organiser avec elles la résistance à l’état d’urgence et exiger la levée de ce véritable état de guerre contre les droits ouvriers, les libertés syndicales et démocratiques.
Angers, le 2/06/2020