Sans nier l’existence de l’épidémie de coronavirus, la commission administrative de l’UD FO de Maine et Loire considère néanmoins que le gouvernement l’instrumentalise pour faire passer les plans les plus destructeurs contre la classe ouvrière et la jeunesse.
Le gouvernement et son Premier ministre ne s’en cachent même pas. Jean Castex a en effet déclaré à l’université d’été du MEDEF :
« Vous le savez, beaucoup de mesures de simplification ont été adoptées pendant la crise sanitaire par ordonnances. C’est aussi une des vertus de la crise. Je vous indique aujourd’hui que ces dispositions seront prolongées, amplifiées et, si possible, pérennisées, qu’il s’agisse du droit du travail et de la formation professionnelle, du droit de la commande publique, du droit de l’urbanisme…
… Je sais que beaucoup d’entre vous considèrent [que la situation] peut aussi représenter une opportunité. »
Non seulement il s’agit pour le gouvernement de graver dans le marbre toutes les dispositions prises sur la base du coup de force de l’état d’urgence sanitaire, mais de tenter d’aller jusqu’au bout de son offensive de destruction de tous les droits collectifs, de baisse massive du coût du travail.
Ainsi, le gouvernement annonce que les contre-réformes retardées jusqu’ici seront bien mises en place (retraites, assurance chômage, allocations logement…)
Jean Castex a présenté jeudi 3 septembre son plan de relance : pour le patronat et la finance, c’est à « guichets ouverts ». Des sommes gigantesques sont déversées pour que les patrons des grandes entreprises procèdent à une réorganisation de leur appareil productif et pour baisser massivement le coût du travail au nom de la « compétitivité » : 100 milliards d’euros offerts sans aucune contrepartie sur l’emploi qui viennent s’ajouter aux 470 milliards des mesures d’urgence déjà décidés.
Quant à la distribution de dividendes, Jean Castex invite « à une stricte modération dans [leur] distribution », autrement dit sur ce sujet non plus non plus, aucune exigence réelle de la part du gouvernement.
Ce dont il est question, c’est en réalité d’un plan de relance des profits et des dividendes !
Et cela dans une situation où l’on s’attend à un million de chômeurs de plus à la fin de l’année.
Mais les salariés, la jeunesse n’acceptent pas. Dès la levée du confinement des manifestations bravant les interdictions ont eu lieu notamment dans la santé et à Renault. Début juin, des dizaines de milliers de jeunes ont déferlé dans les rues contre la violence d’État et le racisme, ont balayé les interdictions de manifester, de se rassembler. Au même moment, des manifestations massives d’hospitaliers se sont dirigées contre le gouvernement.
L’UD FO 49 est aux côtés des salariés qui s’opposent à cette volonté de destruction des acquis sociaux et de remise en cause des libertés syndicales et démocratiques.
Elle soutient ses syndicats qui, dans les entreprises, s’opposent aux « accords de performance collective », qui, comme à Valeo, visent à diminuer les salaires, augmenter le temps de travail, casser les acquis sociaux sans aucune assurance quant au maintien des emplois.
Elle soutient ses syndicats de l’enseignement qui condamnent un protocole sanitaire inapplicable qui ne protège que le ministre et lui oppose leurs revendications.
L’UD FO 49 revendique :
- Le rétablissement des libertés démocratiques et syndicales ;
- L’arrêt de la casse du Code du travail, des conventions collectives, du Statut de la Fonction publique ;
- Le retrait de toutes les mesures d’exception en matière de droit du travail prises sous prétexte de la Pandémie
- L’augmentation générale des salaires !
- Des postes, des lits pour les structures hospitalières ;
- Des masques gratuits pour tous,
- L’abandon du projet de réforme des retraites ;
- L’abandon de la réforme de l’assurance chômage ;
- L’abandon de la réforme des allocations logement ;
- L’interdiction des licenciements.
La CA de l’UD FO 49 appelle l’ensemble des syndicats FO à organiser la résistance des salariés aux plans destructeurs du patronat et du gouvernement.
Pour cela, il est nécessaire qu’ils réunissent leurs instances malgré les obstacles et qu’ils réunissent les salariés dans les ateliers, les bureaux, les amphis, pour collecter les revendications et préparer la riposte.
Angers, le 15 septembre 2020
Adopté à l’unanimité des présents