La réforme des Aides au Logement, mise en place au 1er janvier 2021 a des conséquences dramatiques pour les allocataires et les personnels des CAF.
Pour les allocataires bien sûr parce que cette réforme a pour objectif principal la réalisation de centaines de millions d’euros d’économies, ce qui se traduit par de nombreuses baisses et suppressions de droits dans un contexte social et économique déjà extrêmement dégradé.
En CAF du Maine-et-Loire comme ailleurs, beaucoup de dossiers sont même totalement bloqués, sans explication donnée, du fait des immenses difficultés techniques qui accompagnent la mise en œuvre de cette réforme. Les premiers exposés à l’inquiétude et à la colère légitime des allocataires, ce sont bien sûr les salariés des CAF.
Parmi eux, les Conseillers de Service à l’Usager qui exercent à l’accueil avancé voient les files d’attente s’allonger démesurément tandis que ceux qui font du téléphone (les téléconseillers) et qui travaillent sur des plateformes régionales manquant déjà habituellement des effectifs nécessaires, sont aujourd’hui submergés.
Pour les Gestionnaires Conseils Allocataires affectés au traitement des dossiers, la situation n’est guère meilleure. Outre les difficultés techniques que nous avons citées, ils sont confrontés à des avalanches de mails, des formations tardives ou encore des changements incessants de consignes de travail. Eux aussi, lors des accueils sur rendez-vous ont à gérer l’incompréhension des allocataires, et parfois les menaces et les insultes.
Pour toutes ces raisons, le syndicat FO des Organismes sociaux a appelé les personnels à la grève le 15 février dernier.
Au coeur de cette initiative, les revendications des téléconseillers de la plateforme régionale téléphonique basée à Cholet et à Angers, qui prend en charge les appels des départements 49, 72, 85 et une partie du 44. Ce service, déjà en manque d’effectifs habituellement, est désormais submergé d’appels du fait de la mise en place de cette réforme des Aides au Logement, avec des taux de réponse oscillant entre 20 et 50 % et la pression mise sur les agents pour qu’ils répondent en seulement en 3 minutes 30 à des allocataires qui, quand ils ont réussi à joindre la CAF, auront pu attendre 45 minutes.
Face à cette situation intenable, les téléconseillers réunis par FO, avaient fait preuve de leur détermination pour aller au rapport de forces afin d’obtenir en particulier les embauches nécessaires en CDI pour faire face à la charge de travail et la fin du turn-over de CDD par leur passage en CDI.
Deux tiers des téléconseillers de la CAF (la quasi-totalité des CDI de la plateforme) étaient donc en grève le 15 février (13 % sur l’ensemble du personnel). Les flux des appels téléphoniques du 49 et du 85 ont dû être fermés ainsi que l’accueil de Cholet.
Une dizaine de téléconseillères ont participé au rassemblement d’une trentaine de salariés de la CAF qui s’est tenu au jardin du mail. Venant pour la plupart de Cholet, quatre d’entre elles ont constitué avec FO la délégation à la Direction pour porter les revendications. Faisant une légère concession, la Direction a accepté que les réunions de service des collègues ne soient plus organisées entièrement en dehors des horaires d’ouverture de la plateforme. Mais ses réponses ne sont pas de nature à régler les problèmes puisqu’elle se retranche par ailleurs derrière les contraintes nationales pour ne pas recruter les effectifs nécessaires. La préoccupation du syndicat et des collègues n’étant pas d’aider la CAF de Maine-et-Loire à atteindre les objectifs qui lui sont assignés en matière de suppression de postes, les téléconseillers, comme les autres personnels, peuvent compter sur FO pour favoriser les initiatives qui aideront dans la prochaine période à l’emporter.
Cela pourrait notamment prendre la forme d’un rapprochement avec les revendications des téléconseillers de la CPAM, en proie à des difficultés de même nature.