Plus de 2 000 personnes ont défilé lundi dans les rues d’Angers pour protester contre le projet de réorganisation de la protection de l’enfance du Conseil départemental du Maine-et-Loire, menaçant quelque 350 emplois.
« Retrait des appels à projet, maintien de tous les emplois ! », ont notamment scandé les manifestants, qui répondaient à un appel de l’intersyndicale FO, CGT, Sud et CFE-CGC. L’Union Départementale FO soutenait cette manifestation.
Le département du Maine-et-Loire a en effet décidé en juin 2016 de remettre à plat, pour des raisons budgétaires, l’intégralité de l’offre d’accueil de l’enfance en danger et de lancer un « appel à projets », véritable appel d’offre commercial, pour répondre à ce besoin d’accueil.
Quelque 350 emplois sont en conséquence menacés. Dans l’appel à projets, « le prix de journée était de 30% inférieur à ce qu’il était et des associations historiques n’ont pas pu s’aligner » a expliqué Marc Mandelbaum, secrétaire du SDAS-FO 49 (Syndicat Départemental de l’Action Sociale FO du Maine et Loire). Il craint par ailleurs que les associations retenues proposent, en raison d’un « coût inférieur », « une qualité d’accompagnement inférieure » des enfants placés.
« Cinq associations du Maine-et-Loire qui s’occupaient jusque-là de l’accueil n’ont pas été retenues », a-t-il expliqué. A l’inverse, les fondations privées qui ont été retenues sont forcément moins chère puisqu’elles n’appliquent pas la convention collective du secteur et ont leur propres centres de formation, ce qui les dispense de recruter des personnels qualifiés. Au bout du compte, ce sont 350 emplois qui sont menacés.
Plusieurs délégations sont venues de toute la France – notamment du Nord, de Paris, d’Ille-et-Vilaine ou de Loire-Atlantique – pour participer à cette manifestation nationale. « Du fait des réductions drastiques des budgets départementaux, conséquence d’une politique de restrictions budgétaires impulsée par le précédent gouvernement et que l’actuel entend poursuivre, ce qui se passe dans le Maine-et-Loire est une préfiguration de ce qui risque de se passer au niveau national » a ajouté Marc Mandelbaum.